Frédéric Rouge

(1867 - 1950)

Biographie

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1867 - Epoque de la révolution industrielle, du grand brassage des idées. Une certaine stabilité bourgeoise, qui est la marque la plus caractéristique du milieu du XIXème siècle, commence à être battue en brèche. Certes, François-Joseph est couronné empereur de Hongrie, Napoléon III règne sur une France dont la bourgeoisie bien pensante ne songe qu'à s'enrichir, mais Bismark prépare l'unité allemande, le "Risorgimento" agite l'Italie de ses derniers sursauts et Marx publie "Le Capital".

1867 - C'est aussi la mort de Baudelaire et celle d'Ingres, ce merveilleux portraitiste qui aura tant d'influence - à travers ses élèves - sur Frédéric Rouge qui, lui, naît à Aigle, le 27 avril 1867.

Aigle, à cette époque, est un petit bourg resserré, de 2850 habitants, et s'enorgueillit d'une jolie gare toute neuve. De nouvelles auberges attirent les étrangers, séduits par le paysage et la douceur du climat. L'industrie se développe: les parquets d'Aigle sont célèbres dans toute l'Europe, la brasserie emploie une vingtaine d'ouvriers, la laine est filée en grand, la moutarde d'Aigle est renommée dans le canton et Samuel Rouge - le père de Frédéric - emploie 15 ouvriers à fabriquer des chaussures à la Charrerettaz. Les vignes d'Aigle, pas encore touchées par le phylloxéra, produisent un vin apprécié des gourmets. On pêche la tanche dans les étangs de la plaine du Rhône, garantie des grosses crues du fleuve qui vient d'être endigué. Les ruisseaux à écrevisses serpentent, ombragés de saules argentés, les roseaux et les joncs abritent des milliers de grenouilles. Il fait bon vivre à Aigle, à cette époque. On n'est guère pressé, on suit le rythme des saisons, le lent cours du temps.

"Mon premier paysage" (1885)