Frédéric Rouge

(1867 - 1950)

et Urbain Olivier

F11 = plein écran
 
Accueil
Biographie
Anecdotes
Peintures
Dessins
Affiches
Cartes
Diplômes
Etiquettes
Etudes
Vitraux
Catalogue
Boutique
Contact
Revue historique du Mandement de Bex N° 32 (1999) Revue historique du Mandement de Bex N° 32 supplément (1999) Passé Simple déc. 2017 - Article de Ph. Kaenel (150 ans F. Rouge) Revue historique vaudoise 2018: Lavaux, F. Rouge face à R. Auberjonois (par Ph. Kaenel)

 

Qui était Urbain Olivier ?

Les frères Juste et Urbain Olivier - Deux écrivains au destin très différent ("Construire", mars 1978)

La ville et la région de Nyon ont donné le jour à un certain nombre de personnes célèbres dont le souvenir est encore bien vivant de nos jours. Ainsi Alfred Cortot, dont on fêtait l'an passé le centenaire de la naissance. D'autres, à la carrière pourtant étincelante, n'ont pas conservé le même rayonnement dans la mémoire du public. C'est un peu le cas des frères Olivier, prénommés Juste et Urbain. Ils ont tous deux marqué les lettres romandes, et même françaises en ce qui concerne l'aîné, Juste Olivier.

Juste et Urbain sont nés dans un village tout près de Nyon, Eysins. La maison dans laquelle ils vinrent au monde existe toujours. La tombe de Juste se trouve à Nyon; celle d'Urbain à Givrins, à quelques kilometres.

Urbain, frère de Juste Olivier, dont nous avons parlé dans "Construire" No 10 du 8 mars (voir Page 3), naquit le 3 juin 1810, à Eysins également. Enfant très delicat, it resta sa vie durant sensible et émotif. Lui aussi fréquenta le collège de Nyon, mais dans la section française, alors que Juste faisait du latin et du grec. Il n'y resta que quinze mois, avant d'aller participer aux travaux de la terre, ses parents ayant décidé qu'il serait cultivateur. Ils n'avaient pas le moyen de financer des études à leurs enfants. Urbain lui-même, plus tard, ne fut pas en mesure de faciliter à son fils des études de médecine. II travailla ainsi la terre à Eysins, puis sur le domaine de Bois-Bougy, tout près de Nyon, où ses parents s'établirent.
Il se maria le 14 décembre 1832 avec une cousine germaine. Les 16 francs annuels de son traitement de secrétaire municipal, puis 42 francs comme syndic ne representant pas grand chose, il se fit clerc de notaire. Il devint ensuite régisseur des propriétés de M. de Saint-Georges à Duillier et le resta pendant vingt-deux ans. Puis, de son oncle, il hérita la maison des Marettes à Givrins, s'y installa en 1842 et y demeura jusqu'à sa mort.

Honoré à l'étranger
Urbain Olivier écrivit beaucoup. Il a souvent été désigné comme le "peintre des campagnes vaudoises" (J.-L. Galland, auteur d'une biographie d'Urbain Olivier). Doté d'un sens très développé de l'observation, il a décrit avec beaucoup d'exactitude, d'humour et de sympathie les travaux et les joies des populations laborieuses et attachées au sol. Ainsi, les portraits qu'il a tracés du paysan vaudois sont parmi les plus justes qui soient. Le succès de ses oeuvres fut grand. Il se vit décerner, honneur rarissime, la croix de la Légion d'honneur et celle de la Couronne d'Italie. En France, le ministère de l'Instruction publique vulgarisa son oeuvre en la répandant dans les milieux populaires.
Il mourut à Givrins le 25 février 1888 - il y a donc nonante ans. M. Morel, pasteur à Trélex, prononça sur sa tombe des paroles émues, définissant parfaitement ce qu'avait été - et ce qu'est resté - Urbain Olivier, "un écrivain populaire à l'influence bienfaisante".
En octobre 1907, pour le centième anniversaire de la naissance de Juste Olivier (18 octobre 1807), un monument, oeuvre de Raphaël Lugeon, de Lausanne, fut inauguré à Eysins. Il est constitué d'un grand bloc de calcaire avec deux médaillons de bronze accolés, aux effigies des deux frères. Le 3 août 1907, un autre monument en l'honneur de Juste et de son epouse Caroline avait été erigé à Gryon. Un troisième monument Juste Olivier existe à Lausanne, depuis le 2 juillet 1910, au jardin de Derrière-Bourg.
Enfin, dès 1890, un groupe d'amis avait fait graver le nom d'Urbain Olivier sur la pierre surplombant l'excavation de la "Tanne à Jean Bourgeois" , l'un de ses héros, dite aussi "Tanne à l'ours", existant toujours, à une demi-lieue du village, dans les gorges au-dessous de Saint-Cergue.
D.S.
Sources
- Archives communales de Nyon
- Histoire d'Eysins, G. Rochat
- Histoire de Givrins, G. Rochat
- Galerie suisse, biographies nationales, t.3., Eug. Secrétan
- " Juste et Caroline Olivier ", par Cécile Delhorme
- " La carrière d'Urbain Olivier ", par Frank Olivier

Voici un fac-similé d'une des lettres d'Urbain Olivier à Samuel Rouge, le père de Frédéric :

Pour lire toute la correspondance d'Urbain Olivier à Samuel Rouge, chronique de Givrins et Lausanne de 1886 - 1887: Lettres
Et pour en savoir plus sur Juste Olivier, cliquez sur Page suivante
 
Page précédente Page suivante